Lignes de travail : En 1948, le jour de la fête nationale, la grotte de Lascaux est ouverte au public. C’est la grande consécration d’une « France millénaire » qui renaît au sortir de la seconde guerre mondiale en se prétendant « berceau de l’art ». Un million de visiteurs l’abîme pendant quinze ans : « Vive la démocratisation de l’art ! », tonne le ministre André Malraux, avant de se rattraper : « Circulez, vous abimez ! ». En 2007, une association américaine demande à l’Unesco de placer la grotte de Lascaux dans la liste du Patrimoine mondial en péril et souhaiterait que l’État français soit relevé de sa « gestion catastrophique » de ce joyaux du patrimoine paléolithique. Pourtant, ce n’est pas faute d’essayer de la protéger et d’en tirer toutes les reproductions techniques possibles et imaginables : reproduction à l’échelle, reproduction 3D, reproduction itinérante. Pour que la grotte reste accessible au plus grand nombre il faut qu’elle soit fausse ; comme le théâtre ! (Il est même en question de classer une des reproductions – Lascaux II. Elle serait aujourd’hui en péril. Même le faux mérite son classement, même la copie s’abîme.